samedi 3 mars 2012

Et les femmes (alors ?)

Question récurrente, mais posée cette fois par une sénatrice socialiste, et du Finistère (1), Maryvonne Blondin, qui s'interroge sur la féminisation des équipages de sous-marins français. Elle rappelle quelques réalités étrangères : en Norvège, un pacha féminin fut affecté à un sous-marin (2) en 1995, et la Royal Navy a annoncé vouloir intégrer une femme sur un de ses SNLE fin 2013.
Ecoutons son argumentaire : "Les bâtiments seront ainsi modifiés pour disposer de locaux de vie (postes et sanitaires) réservés aux femmes. Une cohabitation avec des hommes, dans ces espaces très restreints, pour des missions de plusieurs mois est donc possible. C'est un progrès notable dans l'égalité des sexes. Le coût d'aménagement des bâtiments était jusqu'ici évoqué pour justifier l'interdiction des femmes ainsi que des raisons médicales comme les dangers pour les femmes de la forte présence de dioxyde de carbone dans l'atmosphère des sous-marins. Mais aujourd'hui les navires submersibles les plus importants ont déjà plusieurs salles de bain, permettant un usage non mixte, et des dortoirs qui peuvent être isolés. De plus, la raison médicale a été écartée par de récentes études. Le caractère strictement masculin des équipages est donc remis en cause chez nos partenaires. Or, le seul corps de l'armée française qui n'accepte toujours pas les femmes est celui des sous-mariniers. Si la Marine nationale travaille sur le sujet, ses sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) du type Barracuda, dont la livraison interviendra à partir de 2017, étant conçus pour embarquer du personnel féminin, le recrutement de femmes sous-mariniers n'est pas à l'ordre du jour.
La question attend sa réponse. Mais on peut penser que le sujet fait l'objet d'une vraie attention, chez les socialistes. Le candidat socialiste à la présidentielle (coïncidence ?) a évoqué hier sa volonté de mieux féminiser les postes à responsabilité, à commencer par les listes électorales. Les partis qui ne respecteraient pas la parité encourraient le risque de perdre leur subvention de financement de l'Etat. 

(1) un département où, comme en Bretagne, le matriarcat a durablement façonné les esprits. Un département qui accueille aussi les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins.
(2) néanmoins, sur ces SSKcôtiers, les durées des patrouilles sont plus courtes.