lundi 13 février 2012

Margar : une erreur qui n'en est pas une

Le soupçon d'erreur de tir que nous évoquions ce weekend n'en est pas un : les Afghans qui ont été tués par deux GBU tirées par un chasseur de l'ISAF, après accord du JTAC et du commandement local, tous deux français, l'ont été sur des "hommes en armes". On exclut, à Paris, que ces hommes, parmi lesquels aucun enfant n'a été détecté, puissent être autre chose que des insurgés.
Paris se fonde sur une chronologie de près de 10 heures de présence dans cette zone, et vraisemblablement, des moyens d'authentification que côté français on ne détaille pas, comme c'est l'usage.
Une cinquantaine d'afghans, notamment le SWAT local, la PRC, accompagnés par leurs mentors français et des moyens d'appui (snipers, JTAC) ont été infiltrés de nuit par des hélicoptères français pour une opération de fouille sur deux points, a donné pratiquement chou blanc. Et il ne faut pas exclure que le renseignement d'origine, livré sur ce village de Margar, peuplé de Tadjiks, ait pu être l'oeuvre d'un village en litige avec celui-ci.
Mais côté français, on a observé, pendant les fouilles, des progressions de deux groupes distincts, fuyant la vallée ciblée. L'un comporte 14 personnes (dont un enfant), certains portant des armes, et un autre, de cinq puis huit personnes. Le premier groupe va être délaissé, tandis que le deuxième fait l'objet de toute l'attention des Franco-Afghans, car il semble progresser dans une attitude hostile, vers le deuxième objectif en cours de fouille par le dispositif franco-afghan (et non comme je l'indiquais initialement, le point haut occupé par les appuis).
Après croisement des informations disponibles, le feu est déclenché presque une heure après l'arrivée de deux chasseurs. Le doute n'est plus permis, il faut neutraliser ce groupe armé : six Afghans sont morts, tués par les deux GBU, et deux autres sont blessés.
Aucun enfant ne fait partie du lot, affirme-t-on. Les analyses effectuées sur place, le recoupement des informations, tout concorde, côté français.
Jusqu'à plus informé, la version qui devient la version officielle française.