dimanche 12 février 2012

Aux Invalides (4) : la genèse du lieu

C'est sur une plaine marécageuse et maraîchère que Louis XIV prend la décision d'installer un vaste refuge pour les blessés des guerres, qui deviendront les Invalides, et confie le dossier à Louvois, qui est repassé, récemment, à la postérité, mais pour d'autres raisons.
Il fallait 15 hectares de terrain, et un terrain plat, pour faciliter la construction. Il fallait aussi un accès à la Seine pour convoyer les pierres de construction des carrières (1).
L'architecte, Bruand, qui vient de terminer la Salpétrière s'attelle à ce nouveau défi. Pour aller vite, on simplifie ce qui peut l'être, mais les Invalides reste un modèle du genre, avec ses 25 km de couloirs.
Les choses vont relativement vite : Louis Le Grand, dont le chiffre se retrouve ensuite un peu partout sur l'édifice, prend la décision de lancer ce chantier, et la première pierre est posée en septembre 1671, et en 1674, le roi, Louvois et le premier gouverneur des Invalides, François Lemaçon d'Ormoy arrivent avec les premiers pensionnaires des Invalides. Seule la facade actuelle est terminée, l'aile hébergeant actuellement le SGDSN restant à bâtir, comme l'église.
La façade actuelle mesure 196 m, représentant exactement 100 toises (la mesure de l'époque) pour 24 mètres de haut.
Bruand, qui a été débauché par Vauban pour aller construire des fortifications, rencontre quelques délais dans l'achèvement du chantier. Louvois débauche dont le neveu du grand Mansard. Ce dernier reprend de son oncle un projet de coupole qui deviendra le dôme bien connu des Invalides.
Les Invalides constituent assez vite un standard pour l'époque, avec 300 lits en salle aérée et éclairée. Des lits individuels, là où la norme du temps est plutôt à 5-6 allités, norme réduite à deux seulements pour ... les contagieux.
Les Invalides ont gardé cette vocation médicale au fil des temps, même si aujourd'hui, l'INI n'occupe plus qu'une portion infime des lieux. Ici on a soigné des blessés de la résistance, des rescapés des camps, et encore plus récemment, des blessés d'Afghanistan.

(1) le pont Alexandre III ne sera construit que bien plus tard.

Les précédents épisodes :
http://lemamouth.blogspot.com/2012/02/le-musee-de-larmee-une-pme-rodee-3.html
http://lemamouth.blogspot.com/2012/02/invalides-2-en-memoire-de-georges-morin.html
http://lemamouth.blogspot.com/2012/02/les-invalides-comme-vous-ne-les-avez.html