samedi 31 décembre 2011

Je ferai mieux l'année prochaine

(Autoportrait, à Tagab, il y a presque un an).

Ce 1160e post de l'année, qui sera a priori le dernier, est aussi l'occasion pour moi de tirer les traits sur le blog, pour l'année (1). Cette production d'information plus modeste qu'en 2011(1.464 posts !) est liée à l'écriture de plusieurs livres (dont plusieurs à paraître en 2012) et plusieurs hors-série chez RAIDS (dont plusieurs à paraître en 2012), qui m'ont consommé quelques ressources : il faut de temps en temps travailler pour de l'argent pour continuer à vous offrir de l'information gratuite.
Cette année a été riche en infos, ce blog a été à plusieurs reprises très en avance (2) : sur l'Afghanistan, avec des infos souvent graves , ou des sujets un peu plus décalés, mais aussi sur Louvois, qui n'a pas tout de suite interpellé la presse entière, sur la Libye, où à plusieurs reprises, vous avez été les premiers informés du premier tir de Scalp (bon, j'avais un peu sous-estimé le volume de la rafale...) , mais aussi de Mistral, de posers d'un Tigre. Ou des résultats de l'activité de l'aviation.
Tout ceci dans la bonne humeur, et parfois, avec humour, ou des contre-champs.
Cette diversité a attiré, depuis avril 2009, un panel très large de lecteurs, militaires, simples citoyens cherchant à comprendre, conjoints cherchant de l'information, et jeunes cherchant les infos sur la meilleure carrière à embrasser.
Ces résultats quotidiens, je les dois à des journalistes qui ont cru en moi au fil des années : Germain Chambost, Pierre Bayle, Bernard Bombeau, et mon rédacteur en chef actuel à Raids, Eric Micheletti
Ce blog ne demande pas de contrepartie, ne pratique pas la compromission, ne présente pas de facture.
Ma meilleure rémunération est votre merci, et l'engouement que vous mettez à parler du blog autour de vous.
Je vous présente mes voeux de santé pour 2012, pour vous et vos familles.
Mon mail vous est ouvert, cette année, comme l'an dernier : tanguy_press @ yahoo.fr (enlever les espaces avant et après le @)

(1) j'ai été abscons dans cette première phrase, m'a-t-on écrit : je rassure, c'est bien sûr le dernier post de l'année, mais je compte bien en écrire d'autres en 2012.
(2) je préfère cette périphrase à l'adjectif exclusif, qui a été tellement galvaudé qu'il ne veut hélàs plus dire grand chose.

Les voeux du mindef amputés

C'est vraisemblablement un problème technique qui a malencontreusement coupé les voeux du mindef, enregistrés aujourd'hui en Afghanistan. Le discours se ministre termine sur "l'armée de..." sans que l'on puisse en savoir plus, ni même si c'était bien la fin du texte.
Le discours vient d'être mis en ligne sur le site du ministère, immédiatement après que le président a exprimé ses voeux (2).
Le reste du discours n'en apprend pas vraiment sur les défis de 2012, mais évoque le défi de transmettre aux jeunes. Une priorité déjà affirmée dans le plan de communication du ministère, que nous avions dévoilé en exclusivité, le 11 décembre.


(1) comme Hervé Morin en avait refixé les règles : le ministre parle, avec un fond de militaires triés. Le discours de plus de 4 minutes est entrecoupé par quelques plans serrés sur quelques militaires.
(2) et prévenu de mesures de traitement de choc qui devront être prise à la fin janvier. Il n'a pas, dans ce domaine, stigmatisé particulièrement les dépenses militaires. Les président a par contre souhaité particulièremetn ses voeux aux soldats en opérations, à leurs famille et à "tous ceux qui combattent pour la liberté dans le monde".

Passages d'année outremer

Deux parlementaires vivent la nouvelle année avec les soldats, en Afghanistan, ce soir : il s'agit de Christophe Guilloteau, secrétaire (UMP) de la commission de défense (1), et du président (PS) de la commission de défense du Sénat (2).
A Djibouti, le COMFOR, le général de brigade Willy Kurtz, devait réveillonner, quant à lui, avec des commandos, à Arta.

(1) il représente le président de la dite-commission. Christophe Guilloteau s'était distingué, en 2008, lors d'une mission parlementaire envoyée après Uzbeen. Après qu'il avait diffusé les images des faibles protections balistiques dont disposaient les tringlots sur leurs camions, la flotte logistique avait été modernisée.
(2) qui avait déjà été l'invité du ministre, lors de l'hommage aux combattants d'Harmattan à Mont-de-Marsan.

15 sapeurs sont morts dans la zone afghane

Des sapeurs du 6e RG présentent leur mission de fouille opérationnelle spécialisée : dans cette activité, comme dans toutes les autres, sur le théâtre afghan, les sapeurs sont alternativement sapeurs et fantassins (crédit : Jean-Marc Tanguy).



Les deux morts de jeudi le rappellent, l'arme du génie est particulièrement exposée, en Afghanistan. Elle a perdu 14 des siens (18% des pertes), 15 si l'on inclut un démineur mort au Tadjikistan. Le 17e RGP (5 morts) et le 2e REG (quatre) auront le plus payé, avec le 3e RG et le 13e RG (deux chacun), ce dernier régiment étant en charge de l'ouverture d'itinéraires piégés (DOIP). Pour cette mission, le régiment vient d'ailleurs d'être décoré par le CEMAT.
Sans surprise, les fantassins conventionnels représentent la première population touchée par les pertes (41 morts) : la brigade para est celle qui aura été touchée (*), avec le 8e RPIMa (les huit morts d'Uzbeen), le 2e REP et le 1er RCP (cinq morts chacun).
Les fantassins spéciaux représentent, comme on a pu le rappeler à plusieurs reprises, la troisième catégorie, avec 11 morts, soit 14% des pertes. Les forces spéciales n'ayant pas représenté 14% des effectifs envoyés en Afghanistan, on peut donc rappeler que ces commandos sont sur-représentés dans les pertes, du fait de leurs conditions d'engagement.
En outre, sept cavaliers, deux artilleurs, un tringlot, un alatman et un photographe ont perdu la vie sur ce théâtre.

(*) en y rajoutant les appuis, la 11e BP aura perdu 26 des siens en Afghanistan, soit un tiers des pertes totales.

vendredi 30 décembre 2011

La tentation de Tagab

Avec 300 hommes du GTIA Tiger en vallée de Tagab, c'est à peu près l'essentiel des deux SGTIA de la FOB éponyme qui ont été mobilisés au profit de 400 Afghans (1). Dès 2008, Tagab donnait l'image d'un fort Apache installé devant deux vallées difficiles (Bedraou, Alasay). Ce n'est qu'après qu'on a compris que le plus difficile était peut-être encore ce qui se situait en-dessous. La vallée de Tagab concentre l'essentiel des pertes intervenue en Afghanistan depuis deux ans, et la quasi-totalité de cette année.
Mosaïque d'intérêts divergents, teintés de mafia(s) à l'afghane, le sud Tagab reste incontrôlable, malgré les moyens exceptionnels qui lui ont été affectés. Avec Endurance, les soldats français ont même campé chez les habitants, sans pouvoir pacifier la zone. Un travail qu'aurait pu faire l'armée afghane, si la population avait eu confiance en elle.
L'Islam y semble aussi plus radical qu'ailleurs qu'en Kapisa.
Tagab a reçu à l'été, puis à l'automne, un volume de feu régulier fait essentiellement de Chicom -deux sont encore tombées la semaine dernière, mardi ou mercredi- sans pouvoir rendre coup pour coup, du fait de la nouvelle stratégie décidée à l'été, et qui limite l'action des GTIA à quelques rares sorties.
La FOB Kutschbach est à ce point exposée que le CEMA n'y a passé que quelques heures, sans avoir été préalablement annoncé. Les visiteurs ne semblent pas se presser, dans ce coin de Kapisa, la menace Chicom y est pour beaucoup (2). Les soldats français sortant de moins en moins, la Chicom est le moyen évident de faire du bilan.
Pour toutes ces raisons, et il est difficile de les (d-)écrire toutes, Tagab devrait symboliquement perdre son importance dans le dispositif français. Le 16e Chasseurs y viendra avec un SGTIA de moins, au printemps, donc n'aura plus la capacité à mener des actions autonomes. Assez d'éléments pour que Tagab puisse être, en peu de temps, totalement inutile.


(1) ce qui démontre que la notion d'Afghanisation n'est pas encore totalement installée. Elle le sera quand 50 Français appuieront 650 Afghans.
(2) trois commandos des forces spéciales ont été blessés par un tir indirect de ce type, fin novembre, sur un poste.

jeudi 29 décembre 2011

In mémoriam : ADC Mohammed El Gharrafi

L'armée de terre dévoile à l'instant l'identité du plus âgé des deux commandos du 2e REG tués ce matin : il s'agit de l'adjudant-chef Mohammed El Gharrafi, âgé de 39 ans, dont 19 à servir la France. Il laisse quatre orphelins et une épouse.
Il s'était engagé à la Légion le 3 décembre 1992, puis avait rejoint le 1er REG, le 3 mai 1993. Le 5 novembre 1996, il était muté au 3e REI, puis rallie le 2e REG, le 1er juillet 1999. Nommé sergent le 1er novembre suivant, il est promu sergent-che le 1er avril 2005, adjudant le 1er octobre 2008 et, adjudant-chef au 1er décembre 2011. On ignore à quel moment de sa carrière il a intégré le GCM régimentaire.
Son parcours en opérations est extrêmement riche : FORPRONU en 1993 et 1995, et un premier mandat en Afghanistan, en 2009, sans doute avec la première TF Tiger. En outre, il a participé à des missions de courte durée en Guyane (2004), ainsi qu'à Djibouti (2001, 2003, 2005 et 2007), au Liban (2006), au Tadjikistan (2010) et au Liban (2010).
Il était déployé en Afghanistan depuis le mois de septembre, comme OMLT avec le kandak 33, tout en étant sous la responsabilité du GCM du BG Tiger.
L'EMAT ne diffuse pas l'identité et la photo de son camarade, un sergent, car n'ayant "pas été autorisé par la famille" à le faire.

Commando School, c'est fini

L'EMA l'avait laissé entendre mi-décembre, c'est fait : la contribution française à Commando School, qui avait formellement commencé en 2007, à la fin d'Arès, a cessé le 22 décembre dernier. Comme nous l'expliquons dans le hors série de RAIDS dédiés à 10 ans d'opérations spéciales (photo), la formation avait commencé, de fait, bien avant.
Le mandat avait été partagé entre le 1er RPIMa, les commandos marine et le CPA10. Des témoignages issus de ces deux entités expliquent d'ailleurs, dans notre hors-série, comment se déroulait cette formation.
L'interruption de cette contriubution, qui avait d'ailleurs été réduite à seulement 11 personnels, courant 2010, permettra d'économiser la valeur d'un groupe action par mandat, soit trois par an. Par les temps qui courent, et qui voient les forces spéciales françaises suivre un rythme intensif, en plusieurs points d'Afrique, et en Afghanistan, cette fin de mandat est, de fait, particulièrement opportune.
Des forces spéciales restent néanmoins présentes, dans des secteurs plus directement opérationnels, en Afghanistan. Comme en confirmation, trois commandos du 1er RPIMa et du 13e RDP ont été blessés en novembre dernier par un tir de roquettes sur le poste sur lequel ils étaient alors basés.

Un drapeau en berne... devant une mairie

Patricia, une internaute des Bouches-du-Rhône, m'informe que la mairie de Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône) met son drapeau tricolore en berne, pour honorer la mémoire des deux commandos montagne tués ce matin en Afghanistan.

Le tueur de Jangali appartient bien à l'ANA

Même si l'enquête ne fait que comencer, une certitude : le tueur de deux commandos du 2e REG, ce matin, est bel et bien un militaire de l'ANA. A ce stade, les éléments sont plutôt limités : l'Afghan est un simple soldat, et appartient à la 3e brigade ANA, qui opère normalement dans notre zone. L'EMA n'a pas divulgué le numéro de son kandak. Mais en tout état de cause, la 3e brigade n'a pas incorporé récemment de soldats, et son comportement a toujours été présenté comme exemplaire par les Français.
Quelque soit les motivations du tueur (1), abattu immédiatement par les soldats français présents sur l'observation point, le résultat est assez catastrophique, en plus de la mort des deux soldats.
L'EMA a bien vu les réactions en cascade qu'un tel évènement génèrera, et pris les devants, en assurant que "cet évènement ne peut pas et ne doit pas remettre en cause les liens de confiance entre Français et Afghans".
Difficile, pourtant, d'en persuader les soldats français eux-mêmes, qui n'hésitent pas à évoquer publiquement les doutes sur les combattants afghans, malgré de très bonnes exceptions.
La méfiance va désormais remplacer le doute et le scepticisme.

(1) selon l'EMA, les trois hommes ne se connaissaient pas, et n'avaient pas de contentieux privé.

Les deux morts du 2e REG appartiennent au GCM

Les deux militaires du 2e REG qui ont été tués ce matin, vers 9h40, à hauteur du col de Jangali, appartiennent au GCM (commandos montagne) de la 27e BIM. Il s'agit d'un sergent et d'un adjudant.
Ils servaient au DLAS, détachement de liaison et d'appui et de soutien, qui oeuvre au profit de l'ANA.
Une quarantaine de Français étaient insérés, depuis le veille, sur l'observation point (OP) situé sur un pic, au niveau de la passe de Jangali.
Le GCM est engagé depuis 2002 en Afghanistan. Il a notamment oeuvré en appui direct du BATFRA, puis des GTIA, depuis 2008. A ce titre, il a assuré un très large spectre de missions, allant du DLI (1). Il est aussi intervenu pour armer les premières OMLT, notamment la deuxième, qui avait vu périr le GCM Laurent Pican, en 2007.


(1) cette mission avait été détaillée dans le hors-série de RAIDS sur 10 ans d'opérations en Afghanistan.

Deux légionnaires français tués en Afghanistan (actualisé)

Deux légionnaires français ont été tués en Afghanistan, apprend-on de la présidence de la République. Selon cette source, ils ont été tués par un "soldat de l'ANA". Cette information rejoint celle que nous diffusions à 10h29. Dès le mois d'octobre, une section entière d'insurgés déguisés en soldats de l'ANA opérait en zone française. C'était, à l'époque, et avec les VBIED, les risques les plus évidents auxquels étaient confrontés les soldats français.
Les deux légionnaires appartiennent au 2e REG, qui fournit l'élément génie à la TF Tiger, formée autour du 27e BCA. Les faits sont intervenus dans la région de Tagab, tôt ce matin, au deuxième jour de l'opération Hunting Spear 2.
Le 2e REG avait déjà perdu deux hommes dans cette zone : le CBA Benoît Dupin, le 17 décembre 2010, lors d'une reconnaissance de poste, et le 1ère classe Goran Franjkovic, le 14 novembre dernier.
78 soldats français sont morts en Afghanistan, dont le tiers rien que cette année.

L'Eurocorps part pour Kaboul

150 militaires de l'Eurocorps vont décoller pour Kaboul, début janvier. Ils armeront essentiellement l'IJC, en charge de la conduite des opérations, au quotidien, en Afghanistan. Le chef de l'Eurocorps, le général Olivier de Bavinchove, est déjà sur place, en tant que chef d'état-major de l'ISAF, poste traditionnellement confié à un général français (1).
Une cérémonie se tiendra mercredi au quartier Aubert de Vincelles, opportunément situé à côté de l'aéroport de Strasbourg.


(1) c'est d'ailleurs le seul poste à responsabilité confié à un français, en Afghanistan.

Deux isafiens tués par un afghan en uniforme

Cela devient le mode opératoire imparable : un afghan non identifié portant un uniforme de l'ANA a tué deux membres de l'ISAF. L'OTAN ne produit pas plus de détails pour l'instant. On sait seulement que l'attaque s'est produite en RC-East.
Dans le courant de l'automne, c'est une section entière d'insurgés qui se baladait en Kapisa, habillée en uniformes de l'ANA.
Le procédé est courant : c'est vêtu d'un uniforme officiel qu'un insurgé s'était attaqué à un édifice officiel, le 18 avril 2011. Jour où le ministre de la défense français avait décidé de s'y rendre. Il n'avait réussi qu'à tuer deux soldats afghans.

Vigipirate : vers des adaptations sur l'organisation interne

La formation en Proterre (61 personnels), dans laquelle se met l'armée de terre pour participer à Vigipirate n'est plus adaptée à cette mission. Et peut-être même aux missions intérieures. C'est une antienne qu'on entend depuis des mois, et qui pourrait donc évoluer, à la faveur des changements d'organisation de l'armée de terre. En tout état de cause, le commandement de la force terrestre (CFT) est saisi d'une étude pour limiter le nombre de régiments contribuant à Vigipirate (six, actuellement, rien qu'en Ile-de-France), ce qui remet en cause, de facto, la Proterre actuelle.
L'armée de l'air, elle, a déjà fait évoluer son système. Les aviateurs sont affectés à l'opération pour plusieurs mois, et après formation à Saintes, roulent par période de 15 jours. Un tel système optimise l'organisation, et est source d'économies : la formation est mieux rentabilisée.
Pour l'instant, il n'est "pas question" pour l'armée de terre d'adopter un tel système. Les régiments fournissant des capacités pour un mois seulement, après les avoir formées en interne.
Deux militaires ayant effectué Vigipirate ont récemment été décorés, tandis que le 200.000e était distingué.

mercredi 28 décembre 2011

Jusqu'en 2040 sur nos B-52 !

Même les mieux équipés font durer leurs avions. Il avait volé pour la première fois en 1952, était entré dans l'US Air Force en 1955 : le B-52 va devoir durer jusqu'en 2040 dans les rangs du Global Strike Command !
94 appareils demeurent encore en service, sur les 744 qui ont été livrés par Boeing. Le dernier est sorti des chaînes en 1962 et ils ne sont utilisés que depuis deux bases, Minot et Barksdale.
Leur dernier engagement massif remonte aux opérations en Irak en 2003, avec le largage de 100 missiles de croisière dans la nuit du 21 mars.

mardi 27 décembre 2011

"Regards d'aviateurs" en "rupture de stock"

C'est l'explication qu'on donnait hier, à l'ECPAD, à des clients qui cherchaient à se procurer l'ouvrage de Charline Redin (1), "Afghanistan : regards d'aviateurs", que ce blog a évoqué à plusieurs reprises. Comme ce blog l'a déjà souligné, si le sujet méritait un livre, le choix de commercialisation (uniquement commandable par internet) est plus qu'hardi. Le fait d'avoir déjà manqué la fenêtre commerciale que représentent les fêtes de fin d'année en est un autre.
On ignore combien d'exemplaires ont déjà été imprimés. Initialement, l'armée de l'air visait 8.000 exemplaires, dont 2.000 devaient être distribués en interne, et 6.000 proposés à la vente.


(1) une interview de l'auteure est audible ici :

lundi 26 décembre 2011

L'ONU, une bonne affaire grâce au CIAO

Faute d'avoir toujours bien identifié les dépenses, et d'avoir été bien entendue à l'ONU, la France n'a pas toujours été remboursée de ses engagements sous le casque bleu. C'est en train de changer. 50 MEUR ont été remboursés au titre de 2010, même s'ils sont arrivés après le terme de cette même année.
Les 20 MEUR évoqués pour 2011, eux, devraient se muer en (au moins) 80, Harmattan non compris. La faute (?) au centre interarmées d'administration des opérations ou CIAO, créé en 2009, et qui met de l'ordre dans la façon dont l'argent des opex est géré.

Le CEMA a passé Noël à Nijrab (actualisé)

Le CEMA au rôle III de Kaboul (crédit : EMA/ECOAD)

Le CEMA revient d'Afghanistan où il passé Noël avec les troupes, à Nijrab. L'amiral Edouard Guillaud avait atterri à Kandahar le 23 au soir, puis a quitté les aviateurs français le lendemain matin, pour Tora, via Kaboul. Il a ensuite fait une brève escale à Nijrab, puis Tagab, avant de réveillonner sur la base de l'état-major de la TFLF.
Il a aussi visité des blessés étrangers soignés au rôle III français de Kaboul.
Il était notamment acccompagné du porte-parole de l'EMA, le colonel Thierry Burkhard (1), et, sur place, par le général de Bavinchove, général français le plus élévé en grade en Afghanistan.
Cette "inspection de théâtre" avait été annoncée dans son emploi du temps public, mais n'avait pas fait, pour des raisons assez évidentes de sécurité, de communication particulière.

(1) alors adjoint au porte-parole de l'EMA, en 2007, ce même officier avait cornaqué en Afghanistan une équipe télé réalisant un reportage sur les OMLT en Afghanistan, premier du genre.

Dans le premier RAIDS de l'année

Les abonnés viennent de le recevoir, il sera dans quelques jours en kiosque, le RAIDS de janvier révèle comment le BG Quinze Deux a retourné à son avantage, début octobre, une opération compromise par la météo et l'action des insurgés, en vallée d'Uzbeen. L'occasion de rappeler aussi qu'une Medics américaine avait alors sauvé un soldat français, blessé à la gorge. Ou de détailler un peu plus l'action de la TF Mousquetaire pour aller tirer les VBIED là où ils sont. Un récit par nature bref et avare de détails, mais qui lève le voile sur ces missions très spéciales. Enfin, dans ce numéro un peu plus afghan que d'habitude, le récit du mois est incarné par un première classe du 21e RIMa qui raconte sa mission de 2001, à Mazar-e-Sharif (1), et une interview du GCOS, le général Christophe Gomart, tire les retours d'expérience de 10 ans d'engagement en Afghanistan.
Ce numéro 308 tire aussi les premiers traits sur l'opération Harmattan, ainsi que sur la guerre secrète menée dans la corne de l'Afrique, qui a pris un nouveau tour depuis la fin de l'été.

(1) depuis la rentrée, RAIDS publie chaque mois un récit d'Afghanistan, pour commémorer les 10 ans d'engagement français en Afghanistan. Deux hors-série viennent également d'être publiés sur cet engagement, le dernier en date, sur les forces spéciales.

Les vacances studieuses de F.Hostalier

Françoise Hostalier à Tora, lors d'une précédente mission en Afghanistan, avec Pierre Lellouche, alors représentant AF-PAK (photo DR).

La députée UMP Françoise Hostalier, spécialiste de l'Afghanistan, est partie en vacances avec ses dossiers. La députée du Nord, qui siège à la commission de défense s'est vue confier une lettre de mission par le président de la République, le 4 octobre, pour analyser les conditions de la transition en Afghanistan, notamment sur le plan économique. Les parlementaires en mission n'ont qu'un temps limité pour traiter les thématiques qui leur sont confiées.
Après avoir planché sur le traité d'amitié et de coopération franco-afghan, elle s'est rendue incognito sur place, entre le 2 et 13 novembre, et a pu mesurer les atouts existants.
Son rapport final à Nicolas Sarkozy doit être rendu pour la fin du mois de janvier.

samedi 24 décembre 2011

Le Savoie revient au Tchad

Arrivés en juin 2010 au Tchad, les Tigres du 1.12 (au centre de cette formation) ont accumulé 2.250 heures de vol (photo EMA / Armée de l'air).

L'escadron de chasse 2.33 Savoie de Mont-de-Marsan déploie depuis le début de la semaine quatre de ses Mirage F1, compensant le retour en France de trois Mirage 2000C/RDI du 1.12 Cambrésis. Cet escadron doit être dissous dans quelques mois, et ses avions transférés au 2.5 Ile-de-France.
Les F1 permettent aussi d'apporter une meilleure contribution aux priorités du moment, la capacité à délivrer des feux air-sol et du renseignement. Les photos diffusées par l'EMA ne permettent pas de trancher la présence de Mirage F1CR (vraisemblable), mais le F1CT dispose de capacités de renseignement d'opportunité.
Les EFT disposent actuellement de quatre F1, un tanker C-135 des FAS, deux Transall, un Casa 235 et quatre Puma.
Le CEMAA doit passer Noël sur place.

Une journée de Vigipirate : 34 km à pied

L'efficacité de Vigipirate repose sur l'imprévisibilité des patrouilles, et pour cela, il faut donc... marcher en permanence. Quoique les statistiques ne soient pas forcément très fournies, les derniers éléments en date évoquent un record de 34 km réalisés à pied par une patrouille Vigipirate, seulement en tournant sous la tour Eiffel, à qui on avait confié un récepteur GPS. La moyenne serait, en fait, à 25 km.
Afin d'améliorer l'imprévisibilité du dispositif, et d'augmenter les surfaces couvertes par les patrouilles, ces dernières empruntent désormais les transports en commun pour mêler sites touristiques, zone d'affluence du public, et gares. Pas moins d'une centaine de trajets possibles peuvent être emrpuntées par ces patrouilles pédestres et motorisées.
L'amplitude horaire de travail des effectifs (en général opérant en trinôme) est particulièrement forte : de 5h30 à 22h30. Ce qui fait dire que si ces patrouilles devait être effectuées par un autre ministère que la Défense, il faudrait sans doute un effectif au moins trois fois plus important, à un coût plus fort.
Six régiments fournissent actuellement en Ile de France, dont le 1e RA et le 92e RI.

vendredi 23 décembre 2011

Du changement à Air & Cosmos

C'est le rédacteur en chef d'Air&Cosmos qui l'annonce lui-même à ses lecteurs, dans son éditorial de fin d'année : il quittera ses fonctions actuelles en 2012, alors que son titre va mettre en place "une offre multimédia complète" mêlant numérique et papier.
Robert Monteux, PDG du groupe Revenu Français, avait déjà annoncé de telles évolutions, lors du départ du grand reporter défense du magazine, Bernard Bombeau, le 30 septembre dernier.
Ancien pilote du COTAM, Jean-Pierre Casamayou a écrit à l'Usine Nouvelle avant de rejoindre Air&Cosmos, puis d'en devenir rédacteur en chef.
Depuis le rachat d'Aviation Magazine, dans les années 80, Air&Comos est le seul hebdomadaire d'information spécialisée.

Il s'appellera "commandant Dubroca"

Les forces aériennes stratégiques vont baptiser leur nouveau centre d'opérations (COFAS) du nom du pilote de l'armée de l'air qui avait lancé la première bombe atomique AN21, le commandant André Dubroca, en 1966, à bord du Mirage IVP n°9 (Alpha Hotel). L'inauguration du centre, dans l'ouvrage de Taverny devrait avoir lieu en début d'année, en présence de la famille de l'officier.
Le COFAS est désormais un des derniers occupants de Taverny, sans doute pour bien des années encore.

jeudi 22 décembre 2011

Ankara gèle sa coopération avec Paris

Le vote par l'assemblée d'une loi sur le génocide arménien par les Turcs a aussi des conséquences directes en matière de coopération militaire. Ainsi, l'espace aérien turc est désormais fermé aux avions militaires français, ce qui ne pose pas de gros problème, pas plus que la fermeture des ports au trafic de la marine.
On avait aussi évoqué la présence de Français à la frontière turco-syrienne, pour récupérer des déserteurs de l'armée d'Assad. Pour ma part, je n'ai pas d'éléments particuliers sur ce sujet.
Les conséquences en termes d'échanges économiques dans la défense est assez faible. Depuis 2009, on n'a pas d'informations sur ces échanges, car le ministère de la Défense n'en livre plus le détail. En 2009, le ministère avait autorisé 160 MEUR d'exportations, sans qu'on puisse savoir si ces livraisons ont été effectivement réalisées. Les quatre années précédentes, la Turquie n'avait commandé que 187 MEUR d'armement à la France, pou l'essentiel en 2005 (102,3 MEUR).
La France avait, de fait, perdu l'essentiel des principaux appels d'offres turcs, en matière d'hélicoptères de combat (perdu par le Tigre), de drones (gagnés par les Israéliens).
L'essentiel de la relation en terme de défense porte sur la participation des turcs à l'A400M, et une coopération entre Thales Underwater Systems et Havelsan.

Des visiteurs de marque à Percy

Quoique ce ne soit que le résultat du hasard, plusieurs personnalités se sont rendues, hier, à l'hôpital Percy pour aller visiter les blessés d'Afghanistan. 135 ont été admis en 2011, les trois derniers étant ceux du COS, dont ce blog avait évoqué le sort, le 29 novembre.
Le Premier ministre, qui en général ne communique pas sur le sujet, a fait savoir par son blog qu'il avait visité des blessés, hier soir, visite qui n'était pas inscrite à son emploi du temps. François Fillon était accompagné par le CEMAT. Selon nos sources, l'amiral Edouard Guillaud a lui aussi effectué une visite aux blessés.
Enfin, le général Elrick Irastorza était également à Percy, hier, comme il le fait, une fois par an, depuis qu'il a quitté ses fonctions, pour soutenir les blessés.
2011 restera une année record en Afghanistan, en terme de morts (24), et donc, de blessés graves (135).

La DICOD plus regardante sur les accréditations

Selon des informations concordantes, ce qui est logique, la DICOD semble désormais plus regardante pour l'accréditation défense qu'elle délivre, la réservant désormais aux journalistes en possession d'une carte de presse à jour (1). Cette fameuse accréditation n'a que peu de valeur : le rédacteur de ce blog, en vingt ans d'exercice, ne l'a pas demandée une seule fois, ce qui ne bride donc pas sa productivité.
Mais il est vrai que la possession du sésame, désormais au format d'une carte de crédit, donne le sentiment d'appartenance à une fraternité, et permettait, à une époque en tout cas, d'entrer à l'oeil à l'école militaire. Elle permettait surtout jusqu'alors à des personnes n'ayant pas de carte de presse d'être malgré tout référencés par la DICOD, qui n'est pourtant sensée produire des efforts que vers les médias référencés (2). La démarche doit être la même dans les unités, même si des situations pour le moins confuses sont régulièrement constatées, y compris en pleine opération.
Seulement, on apprend aux militaires, lors des rares formations dont ils disposent en la matière, que l'accréditation défense est reine, parce que c'est le ministère qui la donne, et que la carte de presse, c'est juste bon à copier pour aller faire de l'intelligence économique dans les salons (3).

Que ce soit la conséquence d'une cure d'austérité budgétaire, ou d'une énième audit interne de la filière com, ou de la conjonction des deux, les faits sont là, il va désormais falloir montrer patte blanche et carte de presse à jour, ce dont personnellement, je me félicite.
La confusion des genres créant souvent une confusion dans les esprits, un toilettage n'était pas de trop. J'avais demandé une clarification similaire au sein de l'association des journalistes de défense (AJD), avant de la quitter, l'an dernier, faute de résultats dans ce domaine.


(1) personnellement, c'est le seul modèle que je connaisse.
(2) seulement deux tiers des civils assistant au point presse de jeudi derniers répondaient à ce critère.
(3) à une époque, les rédacteurs de publications militaires avaient réussi à se faire attribuer une carte de presse, ce qu'un directeur de la DICOD a fait supprimer (heureusement).

Regards d'aviateurs : un collier de perles

Le livre du LTN Charline Redin sur 10 ans d'engagements des aviateurs en Afghanistan est une vraie réussite, qui recueille des sujets assez étonnants, comme le récit de la mission des Caracal de l'EH 1.67 Pyrénées, le 18 août, en vallée d'Uzbeen, accompagné de quelques photos, les premières que l'on voit sur cette opération. Le récit est bien sûr expurgé des détails qui gênent (1) mais ce récit à trois voix, mené par le lieutenant-colonel qui était aux commandes d'un des deux appareils, avec un mecnav et un commando-parachutiste de l'air, est à lire, tout comme le récit de l'éjection d'un équipage de Mirage 2000D, cette année.
Intéressant aussi le long chapitre consacré aux commandos parachutistes de l'air, une reconnaissance méritée puisqu'ils ont figuré parmi les premiers arrivés, et parmi les plus occupés des aviateurs, en Afghanistan. Ce sont aussi eux qui ont été exposés le plus aux dangers de ce théâtre (2).
Le seul mort de l'armée de l'air en Afghanistan, le CCH Sébastien Planelles, appartenait au CPA10.
Plusieurs focus sont aussi effectués sur les cynos, et les équipes OMLT des CPA20 et CPA30.
Un beau choix rédactionnel, qui rappelle bien que la majorité des aviateurs en Afghanistan ont opéré au sol.
Un bel hommage est aussi écrit sur les anonymes des anonymes, les aéroconstructeurs de la CIO (compagnie d'infrastructure en opérations) dont le savoir-faire fait actuellement quelques envieux semble-t-il.
Le livre n'est pas nombriliste car un long passage conclut le livre sur les Afghans, aviateurs et civils.
Un seul reproche, le livre n'est pas toujours suffisamment interarmées, car finalement, l'arme aérienne, qu'elle opère au sol ou dans les airs, n'est qu'un outil pour apporter la victoire au sol. On mesure plus clairement cette contribution dans le passage consacré à Morphée, l'avion-hôpital des FAS.

Plus anecdotique, mais quand même, le livre ne peut pas être commandé sur le site de l'ECPAD, pour cause de bug.  C'est gênant, c'est la seule façon de se le procurer.

(1) une bonne partie sont sortis dans RAIDS, dès 2008.
(2) Un effort de prise en compte de cette dimension reste d'ailleurs encore à mener.

Des soucis en vue en Guyane

Plus qu'ailleurs encore, la réserve est essentielle outremer, où elle est la petite marge de manoeuvre du COMFOR local en cas de surchauffe, de... congés, ou comme on l'avait vu en juin dernier, de mise en quarantaine de l'unité qui arrive de France en tournante.
La situation se tend, donc, en Guyane, du fait des soucis de versements des soldes aux réservistes. En effet, avec un sens de la justice, le commandement local a pu avancer des sommes... qui devaient néanmoins être remboursées par les intéressés avant le 31 décembre.
Mais le problème provient de la gestion de fin d'année. Les activités de réserve de 2011 non soldées, soit l'équivalent d'un quadrimestre, ne seront réglées qu'en janvier. Ces activités correspondent à des activités menées en octobre et novembre, un surcroît opérationnel effectué après l'accord de la métropole, car les besoins opérationnels sont réels. La réserve a notamment un rôle très important dans le dispositif de lutte contre l'orpaillage, Harpie, décidé par le président de la République. Particulièrement quand la même ressource travaille pour Harpie et les missions de sécurisations des lancement de fusées, comme encore à la mi-décembre.
Mais ces activités soldées en janvier 2012 seront donc imputées sur le budget... 2012, qui en sera réduit d'autant. Alors que l'année 2012, en Guyane, ne promet pas d'être plus calme qu'en 2011.
5 à 6 sections de réserve sont nécessaires dans le courant de l'année pour Harpie, pour des durées variables.
La réserve du 9e RIMa, qui semble la plus concernée par ce dossier, comporte 125 personnels, et chose rare, est en augmentation. Le 3e REI disposerait, lui, d'une trentaine de réservistes.

Un pantalon interministériel, chez USMC

Si pour le policier en tenue, une bonne partie du matériel file sur la ceinture tactique et le chasuble d'intervention, pour le policier en civil, la problématique consiste à loger quasiment le même volume dans des vêtements... civils rarement taillés pour cela. On ne compte plus les clés de voitures perdues, ou les équipements qui se décrochent, compromettant des interventions.
Le responsable du magasin USMC de Paris a réglé le problème en écoutant ses clients, pour greffer du tissu sur un squelette de poches formatées, cousues dans les jambes et la taille. Le résultat est convainquant : rien ne ressemble plus à un jean que ce jean, bourré d'espaces discrets de rangement et d'accrochage, qui accueillent aussi bien une gazeuse qu'une arme de poing, une télesco, des serre-flex, un poste radio, etc.
Initié sur des retex de services de police, c'est là qu'il a d'abord été expérimenté, notamment en BAC et BIVP (1) avant d'intéresser aussi les services de trois autres ministères.
Il doit arriver dans le catalogue de la société dès l'an prochain, après avoir sans doute profité des retours des premiers testeurs.

(1) brigade d'intervention de voie publique, en charge notamment des manifestations.

mercredi 21 décembre 2011

Une question pratique... et récurrente

Le député UMP André Wojciechowski s'inquiète du faible rayonnement médiatique de la mission de formation de la gendarmerie en Afghanistan, et attire l'attention de Gérard Longuet dans une question au ministre de la défense :
" Les parlementaires, Mme Françoise Hostalier et M. Jean-Paul Anciaux dans le rapport qu'ils ont rédigé après un stage d'immersion parlementaire dans la gendarmerie, soulignent le manque d'information à destination du grand public concernant les missions des gendarmes instructeurs en Afghanistan. Le travail quotidien dans des conditions difficiles et souvent dangereuses de nos militaires en Afghanistan mérite d'être mieux connu de tous et les informations en provenance de ce pays ne devraient pas se limiter à l'annonce du décès de nos soldats en opération. Il lui demande si son Gouvernement n'envisage pas de mieux communiquer sur les missions de nos soldats en Afghanistan ; une valorisation de nos efforts de paix ne peut laisser indifférent nos concitoyens et certainement mieux faire comprendre le but de notre présence si loin de nos frontières."
Ce dernier point a déjà été abordé sur ce blog à plusieurs reprises : ce n'est donc pas une lubie de journaliste, même si c'était confortable pour certains communiquants de le traiter comme tel.

Deux socialistes sceptiques et inquiets...

Deux socialistes, la vice-présidente de la commission de défense de l'assemblée nationale, Patricia Adam, et un spécialiste du sujet, par ailleurs conseil du candidat socialiste Bernard Cazeneuve (1) on fait part aujourd'hui de leur scepticisme sur les évolution de périmètres actuellement en cours chez Thales : montée dans DCNS, entrée chez Nexter, co-société -une régression- dans l'optonique. "Les parlementaires, qui au cours de ce processus n'ont jamais été consultés, souhaitent obtenir des réponses précises aux questions que soulèvent ces rapprochements".
Les deux élus s'inquiètent notamment des conséquences sociales de ces opérations, notamment en ce qui concerne le sort des ouvriers d'état de DCNS.

(1) pour ses travaux méritoires sur la restructuration du ministère de la défense, des observateurs avisés voient bien dans le député de Cherbourg un titulaire putatif au portefeuille de la défense, en cas de victoire de la gauche en 2012.

... et une écologiste en colère contre le MALE français

Il ne manquait plus que les écologistes dans le débat déjà protéiforme sur le drone MALE intermédiaire. La sénatrice de Paris, Leila Achi, qui siège aussi à la commission de défense, a dit ce matin sa mauvaise humeur sur le budget 2012, qui a vu les 100 MEUR amputés par le Sénat rétablis par un amendement du socialiste Jean-Claude Viollet. L'élue de Paris évoque des "pressions (qui) se sont multipliées sur les élus", en expliquant que son groupe sénatorial n'a pas changé d'avis, en deuxième lecture, et rappelle l'opposition au "renforcement de l'arsenal militaire et à l'usage militaire des drones, quel que soit leur prix, et ce, plus encore en période de crise budgétaire".
Un argument en valant un autre, on peut aussi rappeler aux sénateurs, même si ces informations sont rarement mises en valeur, que les drones employant des moteurs nettement moins puissants que les avions pilotés, ils polluent moins que ces derniers. Sans compter que leur apport aux missions de l'état en mer, notamment la lutte contre les pollutions, et demain, la protection des ressources, est évident.
Faudrait-il cependant, pour pouvoir bien l'illustrer, avoir les drones en questions.

Forces spéciales : 260.000 entrées (seulement)

Pour ne pas avoir trouvé son public dès la première semaine, le film Forces spéciales a vu son exposition dans les salles réduite de 65% dès la 2e semaine. Les résultats s'en sont ressentis : après 130.000 entrées sur les sept premiers jours, il n'y en avait plus que la moitié (60.000) la semaine suivante.
Au final, le film n'aurait pas attiré plus de 260.000 spectateurs, selon la production.
Presque logiquement, le film connaît par contre une belle exposition à l'étranger : 30 pays l'ont déjà acheté, du "jamais-vu pour un premier film" affirme la production.

mardi 20 décembre 2011

Belouga : c'est fini !


Des stagiaires du Belouga "Kevin Basquin" (crédit : armée de l'air).

Le commando parachutiste de l'air (CPA) 10 dispose désormais de 24 opérateurs supplémentaires, brevetés aujourd'hui à l'issue d'un stage Belouga de plusieurs semaines. Les commandos se sont notamment formés à Djibouti, avant d'effectuer, ces derniers jours, un exercice de synthèse à Caylus, antre des forces spéciales françaises, là où la Force Sierra s'entraîna,  presque jour pour jour, il y a dix ans, dans l'espoir d'un engagement en Afghanistan (1).
Ce stage Belouga a pris le nom du CCH Kevin Basquin, un commando qui s'était tué lors d'un entraînement à l'infiltration sous voile, en 2006.
Tout en honorant la mémoire de ce commando, une façon aussi de rappeler à ces futurs opérateurs des forces spéciales air tous les dangers d'un entraînement exigeant : cinq d'entre l'ont particulièrement compris, ces dernières semaines.

(1) ces faits sont développés dans mon hors série paru chez Raids, évoquant 10 ans d'opérations des Forces spéciales en Afghanistan, et qui fait une large part à l'engagement des commandos du CPA10.

Sûreté des centrales : 69 MEUR facturés à EDF

69 MEUR sont facturés à EDF pour la sûreté des centrales nucléaires françaises. Ce chiffre, qui est répercuté sur les factures des abonnés, couvre entre autres l'équipement, les rémunérations, et dans certains cas, l'hébergement des gendarmes chargés de la sûreté de ces mêmes centrales, soit actuellement un peu moins de 800 militaires.
Comme ce blog a pu l'expliquer après une série d'intrusions et tentatives, le 5 décembre dernier, ce sont des unités créées ex nihilo (PSPG) qui sont en charge de cette mission. On a appris aujourd'hui que le Premier ministre a décidé d'auditer complètement cette même sûreté.
Un pré-rapport doit lui être remis avant la fin janvier, et un rapport définitif, avant le 30 juin. Si le Président de la république avait dénoncé, le 5 décembre, les méthodes de Greenpeace, le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, avait néanmoins stigmatisé les défaillances mises en évidence par l'organisation écologique.

Un nouveau poste de police... et une façade sans éclats

Le gouverneur militaire de Paris inaugurera cet après-midi le nouveau poste de police de l'école militaire, dans une aile qui a été complètement renovée, pour les facades, en tout cas. Une rénovation qui a cependant ému plusieurs lecteurs de ce blog, et pas des moindres : en effet, une partie des impacts reçus dans un contexte assez historique -la libération de Paris, en août 1944- a disparu dans la rénovation, ce qui fait redouter d'autres effacements sur la façade de l'école militaire, côté Champ de mars, devant le 21 de la place éponyme.

Le VAE Labonne arrive demain

Un temps évoqué comme major potentiel de l'EMM, le vice-amiral Jean-Pierre Labonne sera investi demain préfet maritime pour l'Atlantique, à Brest. Ce patmariste, qui a aussi fréquenté les cercles otaniens -notamment pendant Harmattan comme ce blog l'avait illustré à l'époque, prendra ses nouvelles fonctions lors d'une cérémonie présidée par l'amiral Bernard Rogel et Jean-François Tallec, secrétaire général de la mer.

Deux médailles, un diplôme

L'ADJ Arnaud et l'ADC Bernard encadrant le préfet de police, Michel Gaudin, et le BRI Benjamin. (photo : Jean-Marc Tanguy).

Pas besoin d'aller jusqu'en Afghanistan pour prodiguer les secours aux blessés par balles. Le PDG de la SNCF a remis ce matin la médaille d'honneur des chemins de fer à deux sous-officiers de la 3e section de la 2e compagnie du 126e RI, qui ont contribué à secourir un policier blessé de cette façon le 12 avril dernier, à la gare du Nord, à Paris. Il était 21 heures quand la patrouille Vigipirate des deux hommes a répondu à un appel radio, au niveau des RER. L'ADC Bernard (qui a depuis rallié le 35e RI) a prodigué les premiers secours au blessé par balles, avec une policière, tandis que le reste de la patrouille, menée par l'ADJ Arnaud repoussait les curieux qui commençaient à photographier le policier en sang. L'auteur des coups de feu, que cherchait à neutraliser le blessé, a été capturé par la police à quelques dizaines de mètres de là, alors qu'il cherchait à fuir la patrouille du 126e RI.
Le ministre de la défense a pour a part et comme annoncé par ce blog la semaine dernière, remis le diplôme du 200.000e  militaire engagé dans Vigipirate à un jeune brigadier du 1er RA.

lundi 19 décembre 2011

C'est le premier qui a parlé qui a raison

Phrases cultissimes, ambiances sonores, mon camarade Olivier Fourt sort un condensé de 2011 dans 20 minutes de RFI, seulement audible sur le net, à écouter, ici. Presque comme un Strip Tease (1) audio, le spécialiste défense de RFI a monté son best of de l'année, sans y glisser la moindre parole. On voyage de la Libye au Maroni, en passant par la Côte d'Ivoire et l'Afghanistan. Les moments sont graves la plupart du temps, comme ce son capté le 13 juillet, après Joybar.
Côté micro : retour de mission d'un pilote de Rafale, plongée chez les "boums" du PACDG, ou explications d'un pilote du 2.33 Savoie, auteur de 200 missions de guerre, le tout ponctué de déclarations du porte-parole de l'EMA, le colonel Thierry Burkhard qui sert de fil rouge. Avec ce leitmotiv, servi par le contre-amiral Christophe Prazuck, patron des commandos marine, le 19 juillet, aux Invalides : "nous, on reçoit des missions, on ne discute pas les missions, on les fait jusqu'au bout, du mieux possible, on prend les choses jour après jour, opération après opération".


(1) je fais référence à l'émission de France 3 (sans commentaire), qu'on se rassure, on ne s'effeuille pas dans les radios publiques. Tout cela nous rappelle une réalité, souvent oubliée, parfois mal connue des services de communications des armées : pour se tenir au courant des actus, il n'y a pas que les blogs ou la presse spécialisée, en radio, il reste quelques spécialistes qui travaillent.

L'arbre qui cache le Foray

Après la Sourate du Khasmin, qui se déroulait au Kosovo, Paul Foray sortira le 2 février, aux éditions du Rocher, un nouvel opus intitulé La bombe des Mollahs. Titre trompeur, puisque si l'on parle bien de nucléaire iranien, c'est sur le Bosphore que se déroule l'intrigue, mêlant des auditeurs de l'IHEDN, des commandos israéliens, et évidemment, des fêlés comme cette partie du monde en regorge.
Comme sa bio officielle l'indique, Paul Foray a eu une vie plutôt éclectique : médecin (1), officier de marine, haut fonctionnaire, il a aussi servi au COS avant sa fonction actuelle de conseiller défense d'une haute autorité de l'Etat. Tout en écrivant des livres, après un pari conclu il y a dix ans : La bombe des mollahs est son sixième !

(1) il a, dans cette seule fonction, reçu deux citations sur sa croix de la valeur militaire.

dimanche 18 décembre 2011

Le Mamouth n'hiberne pas...


Comme c'est la tradition sur ce blog, l'activité rédactionnelle se poursuit pendant les vacances. Au terme d'une année assez remplie (1.120 posts, cinq hors-série consécutifs chez RAIDS, un livre, Forces Spéciales, chez Nimrod), il aurait été légitime des poser un peu les défenses dans la neige.
Mais voilà, l'actu n'attend pas, et les lecteurs non plus : livres, hors-séries, les semaines qui viennent seront riches.
Merci de votre confiance, et bonnes fêtes de fin d'année, où que vous soyez.

Le CEMAA passera Noël en Afrique

Fidèle à sa tradition, le chef d'état-major de l'armée de l'air passera Noël avec les aviateurs engagés en opex, mais pas en Afghanistan, comme les années précédentes. Le CEMAA avait pourtant prévu d'y passer les fêtes, et d'offrir à ses quelques 500 aviateurs opérant en Afghanistan un livre illustrant, et de belle façon, 10 ans d'engagement de l'armée de l'air sur ce théâtre.
Le CEMAA signera donc son attachement aux personnels de l'armée de l'air dans deux pays africains, dont le Tchad.

Les SNA d'Harmattan

Trois sous-marins de la marine ont pu assurer quatre créneaux submergés à écouter et observer la Libye, avant même le début des opérations, le 19 mars, puis jusqu'à la fin octobre : il s'agit du Rubis, premier niché, et revenu une deuxième fois, l'Amethyste et le Saphir.
Déjà, pendant le conflit du Kosovo, trois SNA avaient passé plusieurs semaines nichés devant les gorges de Kotor, pour empêcher la flotte serbe de quitter sa rade.

Les femmes du CPA20

Mon camarade Olivier Fourt consacre quelques minutes d'antenne aux commandos du CPA20, croisés lors d'un exercice à Djibouti, Casex. Son reportage, qui peut être entendu, avec sons d'ambiances ici, lui a permis de croiser Christelle, la première CPA de l'armée de l'air à avoir réussi le stage commando de Montlouis, ainsi qu'un JTAC (masculin, lui).
Notons, c'est un oubli, que le CPA20 avait déjà écrit quelques premières en matière de féminisation, puisqu'il a notamment employé la première femme JTAC (et officier) au feu, en Afghanistan, à plusieurs reprises.

samedi 17 décembre 2011

On manque de sang

L'antienne est connue : on manque de sang, y compris pour les soldats. Les dons sont en recul, jusques et y compris... dans les armées. L'association des entreprises partenaires de la défense compte donner, le 29 décembre, lors d'une séance organisée au CTSA (centre de transfusion sanguine des armées) de Clamart, ilôt de Percy. L'inscription, obligatoire, peut être effectuée sur le lien suivant.
C'est dans ce HIA que sont accueillis les blessés d'Afghanistan.
Selon l'association, qui confirme des informations de carence récurrente, les difficultés sont notamment rencontrées lors des vacances : cet été, il n'y avait plus, explique-t-elle, que cinq poches de groupe O dans la banque du sang, ce qui aurait empêché d'effectuer des opérations non urgentes à Percy.
Pour répondre aux besoins des armées, le CTSA doit collecter chaque semaine 400 poches de sang, 40 de plasma et 20 plaquettes.

Dialogue dans les armées : rapport critique

Gilbert Le Bris et Etienne Mourrut ont rendu un intéressant rapport d'information, sans la moindre concession, sur le dialogue social dans les armées. Tout militaire doit le lire, puisqu'il contient à la fois un état des lieux, avec des structures dont les militaires eux-mêmes n'ont peut-être pas conscience, et distribue quelques bons points quand même.
Les deux rapporteurs dressent un constat juste, et souvent accablant. "Les instances nationales sont jugées assez peu représentatives et, surtout, en manque cruel d’expertise pour pouvoir dialoguer efficacement avec le haut commandement. (...) Cette situation nuit grandement à la situation des militaires dans leur ensemble dans le sens où elle ne permet pas aux principales préoccupations d’être clairement exprimées et prises en compte par la hiérarchie. Cela conduit un certain nombre de militaires à se détourner du système et pourrait provoquer, à l’avenir, des formes de contestation plus radicales." Rien de dogmatique, donc, on nage même dans une certaine actualité, quand on voit les proportions prises par les multiples problèmes liées aux rémunérations, qui dépassent les seuls bugs autour de Louvois. Ces problèmes sont réguliers, mais n'avaient jamais, comme les réactions des personnels et de leurs conjoints, pris de telles proportions.
Le rapport loue les efforts des membres des instances de concertation (CFM) mais livre ce constat abrupt : depuis leur création (1990), les candidatures aux trois CFM d'armée ont été divisées par quatre (1) ! Et ce malgré la perspective de dossiers de fond à traiter, la "preuve d'un malaise profond" insistent les rapporteurs.
Entre autres soucis, ces membres, peu reconnus par les militaires sont l'objet de suspicions, si ce n'est plus : "il semble qu’il subsiste en fait chez certains chefs « de contact » une grande méfiance envers les instances de concertation, perçue comme une sorte de hiérarchie parallèle, qui permet à leurs membres de s’adresser directement à leur chef d’état-major ou au ministre."
Les jugements évoqués sont sans appel alors que se développe dans les armées un "souhait profond et général de voir la hiérarchie porter une attention plus forte aux problèmes de la communauté militaire", alors que se développe le "sentiment que la modernisation du ministère s’accompagne d’une technocratisation des chefs qui, préoccupés d’abord par les indicateurs de performance, semblent oublier peu à peu les réalités humaines". Même les députés de la commission évoquent donc un décalage entre le "management d'hommes", et la réalité qu'on peut trouver sur le terrain.
Notons que le rapport propose aussi quelques pistes d'évolution de la représentation, comme de valoriser les représentants de catégorie, qui sont, pour le coup, plutôt bien inscrits dans leurs unités, et reconnus pour leur travail d'écoute. Ces représentants pourraient ainsi contribuer à l'élection des représentants des CFM, le tirage au sort apparaissant, aux yeux des députés, une mauvaise démarche.

A Nijrab, la bataille des estomacs n'a pas eu lieu

Par les temps qui courent, tout ce qui peut ressembler à du gras est impitoyablement traqué, en France, mais aussi sur les théâtres (1). On avait donc étudié la possibilité de transférer le mess de Nijrab (qui vient d'être réhabilité) au privé, ce qui aurait épargné quelques postes de militaires. Néanmoins, la modestie du gain attendu -huit militaires concernés-,  et le positionnement de Nijrab au coeur de la Kapisa, donc des tirs, ont emporté la décision : l'armée va continuer à alimenter elle-même les militaires de la TFLF.
Les situations sont très variées, en Afghanistan, mais c'est plutôt le privé qui prédomine, à Kandahar, Warehouse, KAIA et Tora. Sodexho ou Supreme font partie des prestataires.
A noter, la situation plus extrême des COP, dans lesquels les militaires français (des OMLT pour la plupart) se confectionnaient eux-mêmes leur pitance avec rations et quelques fonds venant améliorer l'ordinaire.

(1) Exemple extrême, mais réel, les bibliothèques tenues par des lieutenants-colonels appartiennent au passé.

vendredi 16 décembre 2011

TK Brennen : essais de pompage demain

Les essais de pompage du TK Brennen devraient commencer demain, afin de réduire le risque de pollution. 190 tonnes de fioul de combustion et peut-être 40 tonnes de gas-oil sont encore à bord, le risque principal portant sur une pollution de la rivière Etel, toute proche. La configuration des lieux fait que toute nouvelle pollution ira forcément à la terre, ce qu'il faut donc éviter.
C'est un joint venture entre Smit et les Abeilles (qui fournissent à l'état français des remorqueurs, à l'année) qui devrait se charger du pompage, puis de la déconstruction.
Cette équipe s'était déjà chargée d'un navire naufragé sur la côte rochelaise, il y a quelques mois.
Les 19 naufragés ont été vêtus et nourris par la BAN de Lann-Bihoué toute proche, avant d'être recueillis par leur agent maritime. Les gendarmes les ont entendus, dans le cadre de l'enquête.
Le commandant et le chef machines du cargo ont passé une partie de la journée sur leur navire, avec les experts de la marine.
Bien que les hélicos de la marine aient permis de se faire une bonne idée de la pollution en mer, et celle déjà rejetée à la mer, le F406 Polmar III des douanes a pris les airs, en fin d'après-midi.

TK Brennen : carnet photo d'une journée

La préfecture maritime de Brest diffuse une dizaine de photos, retraçant les douze dernières heures de la gestion de crise liée au naufrage d'un cargo maltais, le TK Brennen, qui s'est échoué sur les plages du Morbihan. Le carburant de propulsion du navire a déjà occasionné une mini-marée noire.
Le Caïman de la 33F décolle pour sa première opération de sauvetage, une semaine tout juste après avoir été jugé bon pour le service. Quelques minutes plus tard, il treuillera 19 marins du TK Brennen en deux fois. Le premier hélitreuillage (02h04) a porté sur 11 naufragés, le deuxième, sur huit marins (04h20). Le Caïman Marine a effectué un vol de jour, également, (photos Jérôme Hary / MN)
Les dépollueurs dépolluent, les gendarmes ont commencé leur enquête de flagrance. Notez, en l'air, l'EC225 de la 32F qui a succédé au Caïman Marine. La 32F a assuré aujourd'hui quatre vols d'EC225, notamment au profit de l'équipe d'intervention qui a étudié le navire, et du CEPPOL, organisme marine qui s'est rompu aux pollutions marines, suite aux naufrages de pétroliers devant la Bretagne, depuis 1976.
Réchauffée par la veste PN de la marine (la ministre a fait son service de polytechnicienne dans la marine), Nathalie Kosciusko-Morizet vient mesurer l'étendue des brêches sur la coque du cargo.
Pour avoir manqué leur rendez-vous avec les catastrophes écologiques, certains ministres de l'écologie ont aussi passé la main. L'urgence, aujourd'hui, donc : communiquer sans se tromper. Notez les gendarmes départementaux dans le champ de toutes les caméras.

Un VCR à deux tourelles

Alors que le résultat de cette consultation va peut-être déterminer une partie de son avenir, Nexter détaille, cet après-midi, son offre de véhicule de combat d'infanterie au Canada (VCR pour véhicule de combat rapproché). Le fabriquant français a produit deux véhicules distincts pour les tests en cours dans le Maryland : le VBCI à canon de 25, et un véhicule doté d'une tourelle à deux personnels, avec un canon de 30 mm.
Le Français affirme aussi compenser à 100% l'achat, et avoir déjà démarché 200 entreprises locales. Le véhicule Nexter, s'il est retenu, pourrait ainsi être construit par Bombardier, société bien connue qui vend des trains en France (des TER) et des avions, un peu partout dans le monde. Prevost Bus s'occuperait de la mobilité et du moteur, tandis que Raytheon se chargerait du MCO.
Plus de la moitié des 630 VBCI/VPC commandés pour l'armée de terre ont été livrés. Les engins déployés en Afghanistan ont parfaitement résisté, comme je l'expliquais le dernier RAIDS : tirs de RPG, IED, le VBCI a traversé tout cela. Aucun véhicule n'a été perdu du fait de l'ennemi, en Afghanistan, ou au Liban.
Bien qu'il soit moins cher que le Rafale, le VBCI n'a pas non plus été exporté (1), tout comme l'Aravis (et non le Caesar comme je l'ai écrit initialement), alors que Nexter fondait de gros espoirs sur ces deux produits.
L'explication est malheureusement la même, dans les trois cas : produits en France, donc à des coûts salariaux bien plus importants qu'ailleurs, facturés en euros (leurs adversaires le sont en dollars), ils sont de surcroît spécifiés pour les armées françaises. Et ne sont pas forcément arrivés à l'heure dite : les concurrents en ont, jusqu'à maintenant, systématiquement profité.

(1) a-t-on pourtant vu les mêmes papiers partisans contre le VBCI ? Le VBCI n'a pas pu s'imposer en Suède, et semble-t-il, pas non plus en Espagne.

Le Touraine va être mis en sommeil

Cruel, surtout après l'activité du Touraine, pendant Harmattan : l'emblématique escadron de transport 1.61 Touraine va être "mis en sommeil à l'été 2012" lit-on, en tout petit, dans la gazette de l'armée de l'air. La nouvelle surprend, mais pas tant que cela : le décalage du programme A400M, et la décroissance du parc Transall, dont les derniers exemplaires métropolitains doivent rallier Evreux n'ont apparemment pas laissé le choix à l'armée de l'air.
Comme la flottille 33F ou le Neu Neu avant lui, le Touraine doit donc disparaître du ciel pour mieux renaître, a priori, en 2014, sur son nouvel appareil. Les équipages sont dispersés dans les autres escadrons, ou dans l'équipe de marque A400M.
Ce blog avait déjà expliqué, par ailleurs, que le Transall R18, vestige de Kolwezi, sera remis cette année au musée de l'air.

Les trois coups du Caïman Marine (actualisé 13h)

Le Caïman marine a effectué ses premiers sauvetages cette nuit, entre 2 et 5 heures du matin, sauvant des flots déchaînés 19 marins du TK Brennen, un cargo battant pavillon maltais. Le cargo n'avait pas eu le temps de se mettre à l'abri de la tempête, et la préfecture maritime de Brest estime que 160 tonnes de carburant de propulsion ont été rejetés à la mer. Le plan Polmar a été déclenché.

La mise en service du Caïman Marine avait été prononcée jeudi dernier par l'amiral Rogel, à Lanvéoc-Poulmic, à l'occasion de la réacréation de la flottille 33F.
Ce sont, de fait, les 17 premières vies sauvées par cette flottille, après 12 ans de sommeil.
Le Caïman marine a continué à opérer en journée, ainsi qu'un EC225 de la marine, sur le cargo échoué.

(photos Maël Prigent / Prémar Atlantique)

jeudi 15 décembre 2011

200.000 militaires ont fait Vigipirate

C'était en 1996 : à deux reprises (1), l'armée de l'air m'avait confié un bonnet de police, une MAT-49 plombée à deux endroits, qui pourrait être approvisionnée par un chargeur disposé dans un étui plombé lui aussi. Après un chargeur réglementaire tiré sur la base aérienne 217, que, comme tous les gauchers, j'ai tiré l'arme à bout de bras, on a lâché cette redoutable arme de dissuasion dans l'aéroport d'Orly.
Allez, à part quelques refractaires au stationnement interdit, je ne crois pas avoir terrorisé beaucoup d'usagers de l'aéroport d'Orly avec un tel équipement, mais je fais donc partie des 200.000 militaires qui ont été mobilisés dans le cadre du plan Vigipirate, depuis ses débuts.
Parce qu'il faut rassurer les Français pour qu'ils continuent à consommer en période de crise, et que comme le plan stratégique de la DICOD l'a rappelé, les missions intérieures des armées sont mal connues (y compris de l'intérieur), le ministre de la Défense ira remettre, la semaine prochaine, un titre commémoratif au 200.000e...

(1) on m'a refusé la troisième : à l'époque, on donnait la Defnat a trois tours de Vigipirate, et vu mon dossier militaire, on avait jugé que ce n'était pas très compatible. Néanmoins, on m' a trouvé plus capable de représenter l'armée de l'air à l'IHEDN. On peut donc dire que par des voies détournées, Vigipirate mène à tout...

Louvois : l'EMAT affirme avoir réduit le gouffre

Devant une nouvelle batterie d'articles dans la presse écrite, l'EMAT a produit ce matin de nouveaux chiffres sur Louvois, sans pour autant prononcer le mot d'erreurs dans le traitement des soldes, ou cibler des responsabilités.
Selon ce bilan, 9,34% des soldes avaient connu des écarts, en octobre, date d'entrée en service de Louvois, avec, en sus, 1,07% de rejets bancaires, liés à des RIB mal rentrés, par les services de l'armée de terre, ou les intéressés. C'est la première fois que l'EMAT m'évoque ce premier chiffre : il y a quinze jours, elle n'avait avancé que le premier. "Tout le monde a été payé en octobre", affirme encore l'EMAT.
En novembre, les rejets bancaires ont encore porté sur 0,91% des bulletins de soldes, et les écarts, sur 7,62%. L'EMAT explique que malgré ses efforts, l'armée de terre n'a pas su corriger le tir, faute du temps matériel pour le faire, et malgré le renforcement de ses équipes, à Nancy, où le dossier est géré.
Pour ce qui est des soldes de décembre, payées depuis quelques heures, l'EMAT estime à 3,05% le pourcentage maximum de cas posant problème (écart de solde), et affirme pouvoir corriger le tir d'ici le 22 décembre.
Bien que cela aille en contradiction avec de très nombreux cas relevés par les militaires eux-mêmes, l'EMAT affirme avoir payé tous les militaires de l'armée de terre, même ceux qui ont connu des soldes partielles (paiement direct suite écart de solde). Les militaires concernés relèvent d'ailleurs qu'ils ne peuvent pas faire connaître leur situation, la cellule de crise, à Nancy, ne répondant pas aux appels.
Pour ce qui concerne les primes de rideau impayées, comme l'avait révélé ce blog, l'EMAT reconnaît un changement de procédure, avec une prime payé a posteriori "une fois le dossier complet". Là encore, de très nombreux témoignages vont à l'encontre de ces affirmations, puisque des personnes concernés par des déménagements, et il y en a eu plus de 16.000 cette année se sont vu notifier qu'elles recevraient un versement en 2012, pour un déménagement qui a eu lieu cet été. L'EMAT concède aussi des "problèmes" sur certaines primes, comme l'ISSE (prime opex) et l'ISC (service en campagne), sans plus de détails sur les causes du non versement, et sur l'échéancier.
Concernant les réserves, enfin, l'EMAT affirme que c'est la conséquence d'un mode de réglement. Mais affirme, là encore, avoir privilégié les ESR actuellement en opex, ou ayant effectué une mission de courte durée (MCD) et ayant dû, pour cela, poser des congés auprès de leur employeur privé (qui ne les rémunère pas pendant ce temps. Là encore, des témoignages concrets viennent à l'encontre de ces affirmations.
"On savait que ce serait qu'avec l'armée de terre ce serait plus compliqué" a concédé le porte-parole adjoint du ministère en revendiquant le succès de Louvois sur les 10.000 bulletins de solde du service de santé des armées (ce qui n'exclut pas des situations dramatiques, plus rares, mais réelles).

Vous pouvez toujours me transmettre vos témoignages sur mon mail : tanguy_press @ yahoo.fr (enlever les espaces avant et après le @)

Le GTIA Surobi réduit à 500 pax

Le GTIA Surobi, dont le ToA vient d'intervenir, a été réduit d'un tiers, si l'on en croit l'EMA. Son effectif est désormais réduit à 500 pax, contre 750-800 à l'origine. Il comprend le 1er RTir, dont c'est le premier mandat en Afghanistan avec des VBCI. Ce régiment a aussi déjà fourni des OMLT, sur ce théâtre.
Contrairement à une information diffusée ce matin au point presse hebdomadaire du ministère, l'Afghanistan est bien le premier théâtre qui va constituer le baptême du feu pour Felin.
Le GTIA Surobi, qui changera forcément de nom, avec la transition, qui doit voir la France la quitter, comprend néanmoins toujours trois pions tactiques, réduits en taille. L'un des trois a pris ses quartiers à Gwan, avec l'ANA.

Victoire du MALE français

Le député socialiste Jean-Claude Viollet a gagné son pari : son amendement sur le drone MALE intermédiaire a été voté ce matin, rétablissant, de fait, les 100 MEUR de crédits que le sénat avait décidé de consacrer à autre chose.
Une belle épine de moins dans le pied du ministère... et de l'industrie française, qui n'a plus, désormais, qu'à tenir ses promesses, ce qui ne sera peut-être pas le plus facile.

mercredi 14 décembre 2011

Un amendement Viollet pour le MALE intermédiaire

Nouveau rebondissement dans le dossier des drones MALE, malmené par les sénateurs : le député socialiste Jean-Claude Viollet a déposé un amendement pour rétablir les crédits amputés par la chambre haute dans le projet de budget 2012. L'additif doit être étudié (avec 90 autres), peut-être dans nuit, dans l'hémicycle, avec des chances raisonnables d'être adopté.
Le rapporteur pour avis de l'armée de l'air, qui n'a pas compris le coup de hache des sénateurs, développe ses arguments : le différentiel de prix entre le projet Dassault (choisi en CMI par le ministère) et l'optique américaine peut s'accepter, dans la mesure où des incertitudes fortes perdurent sur le cryptage des données du MALE américain (1). Pour le député, choisir américain est aussi envoyer un mauvais signal, alors que l'on parle de ré-industialisation, en France. Enfin, pour l'élu socialiste, les Américains "tentent d'imposer un standard en matière d'avions de combat et de drones", au détriment de l'industrie européenne, et dans ce cas, française. "Economiser 100 MEUR, c'est une vision de court terme, et c'est se priver d'une capacité avions de combat à trente ans" prévient-il.
Jugement par le vote, dans la nuit, ou au petit matin...

(1) une dimension étonnamment peu développée dans les argumentaires des uns et des autres, jusqu'à maintenant. Or, pour un système concourant au renseignement, c'est essentiel.

Un cran au-dessus

Les MDOI ont livré aujourd'hui une assez longue liste des promus au grade supérieur. J'y distingue un hélicoptériste promu général, Patrick Brethous, ainsi que deux marins, Arnaud de Tarlé (CHEM) et Christophe Prazuck (Alfusco) qui gagnent une troisième étoile, comme un transporteur, Gilles Lemoine (CESA), qui a oeuvré récemment dans les cercles otaniens. C'est aussi le cas de Guy Girier, qui règne sur les programmes de l'armée de l'air, de Patrick Lefebvre, chef de cabinet du CEMA, et d'Eric de Lauriston, n°2 du CSFA.
La DGA a pris également soin de la carrière de ses cadres féminins : Monique Legrand-Larroche, une spécialiste du domaine hélicoptères passe ingénieur première classe. Et une spécialiste des programmes navals, Evelyne Spina, rejoint le cercle très fermés des IGA féminins.

Villacoublay gagne deux aéronefs de plus

Outre le Falcon 2000 livré le jour du plan de rigueur, la base aérienne 107 de Villacoublay a reçu deux aéronefs supplémentaires, ces dernières semaines. Le premier, un hélicoptère H-34, a été récupéré de la base de Brétigny, et doit être retapé par les mécaniciens de Villacoublay. Il viendra enrichir les fonds de la base, qui comportent déjà une Alouette II et une Alouette III.
Par ailleurs, avec l'installation du commandement des forces aériennes stratégiques (CFAS) sur la BA107, un Mirage 2000NK2 a aussi rallié, dans le courant de l'été.

mardi 13 décembre 2011

Une question sur Louvois

Alors que le sujet ne passionne pas vraiment, la vice-présidente de la commission de défense de l'Assemblée, la socialiste Patricia Adam a pris sa plume pour interroger, par écrit, le ministre de la Défense sur les bugs de Louvois. Voici son texte :
"Mme Patricia Adam alerte M. le ministre de la défense et des anciens combattants sur les dysfonctionnements liés à la mise en place cette année du logiciel unique à vocation interarmées de la solde (LOUVOIS). De nombreuses irrégularités, d'une nature et d'une ampleur inhabituelles, ont en effet été constatées depuis le lancement du nouveau système interarmées de gestion de paiement des soldes. Elles se traduisent par l'émission de bulletins mensuels de soldes faisant apparaître des erreurs de calcul des montants des rémunérations et des indemnités ainsi que des erreurs de saisies des informations bancaires nécessaires au versement des soldes. De nombreux cas de retards de paiement ont également été constatés. Ces dysfonctionnements sont de nature à affecter sérieusement le moral des militaires à un moment crucial où la réforme en cours du ministère de la défense entraîne des changements brusques dans les domaines du fonctionnement et des ressources humaines, et, par conséquent, exige de leur part d'importants efforts d'adaptation. Elle lui demande donc de lui indiquer les mesures qu'il envisage de prendre, à la fois pour réparer dans les délais les plus brefs les préjudices subis par les militaires concernés, et pour procéder au rétablissement rapide du système de calcul et d'émission des bulletins mensuels de solde."

Afghanistan : dix ans d'opérations spéciales

Deux mois après un hors-série consacré à 10 ans d'opérations en Afghanistan, RAIDS sort une suite, presque logique, consacrée uniquement aux missions tenues par les forces spéciales dans ce pays, depuis 2001.
Depuis 25 ans, RAIDS suit l'actualité des forces spéciales. Ce hors-série inédit illustre l'engagement des commandos du COS qui ont été les premiers à entrer en Afghanistan, avec un Transall du Poitou, accueilli par des commandos marine.
Avec près de 160 illustrations, pour la plupart exclusives, et six témoignages qui le sont tout autant (1), cette enquête balaie les missions aussi bien spéciales que conventionnelles car, c'est peu connu, tous les mandats tenus en Afghanistan par ces unités ne sont pas du ressort du COS. C'est le cas, par exemple, des missions de protection rapprochée assurées par le 1er RPIMa, ou de contribution au pot commun des hélicoptères.
Rappelons que onze commandos du COS sont morts en Afghanistan depuis 2004.


(1) trois sont issus des forces spéciales de l'armée de l'air, et trois autres de la marine.

La kalach' du CEMM

L'arme (1) trône désormais en bonne place dans le bureau du CEMM : une Kalachnikov prise sur le terrain, en Afghanistan, et envoyée par les forces spéciales en cadeau de départ à l'amiral Rogel, avant qu'il ne quitte ses fonctions de sous-chef ops de l'EMA, et ne rallie le grand bureau de la rue Royale.
Le CEMM a laissé à son successeur, le général Didier Castres, un legs d'un précédent sous-chef ops : un casque bleu.

(1) "elle est démilitarisée" précise avec malice le nouveau propriétaire.

lundi 12 décembre 2011

Le prix

La marine a décerné ce soir le prix Amiral Daveluy, décliné en plusieurs catégories, récompensant toutes, cependant, un travail universitaire. Une lettre de félicitations du CEMM a aussi été décernée à Stéphane Simonnet, pour son travail sur Philippe Kieffer et le 1er BFMC, ce qui vaut encouragement pour publication, a estimé l'amiral Rogel.
Plus académiquement, le jury a distingué Ingrid Bourdonnais-Jacquard pour un sujet de doctorat de droit maritime sur "l'abordage maritime", effectué à Aix III, Jean Laplane pour un mémoire de fin d'études en histoire sur l'amiral Auphan, le CV (R) Hugues Eudeline, pour un travail de très forte actualité sur le "terrorisme maritime et les flux énergétiques internationaux". Last but not least, Juliette Decolland a été distinguée pour son mémoire de fin d'études de droit (mené à Nantes) : "faut-il supprimer la limitation de responsabilité en matière de créances maritimes". Cela semble très technique, mais le sujet et l'auteure ont fait mouche : l'intitutilé et les extracts en ont impressionné le CEMM lui-même, ainsi qu'une bonne partie de l'assistance.

Sous le marabout, manger un bout

Les travaux du mess mixte vont obliger les aviateurs et plus largement, les occupants de la BA117 (1) de Paris-Balard à manger sous la tente pendant plusieurs mois. Ces travaux sont sensés permettre d'améliorer la fluidité, problématique, de l'installation, alors même qu'en 2014, le Balardgone promet d'intensifier la fréquentation.
Une des victimes collatérales du chantier, outre l'estomac des convives (2), sera peut-être le Fouga Magister que l'on peut observer, devant la place d'armes, côté boulevard Victor. Dès le 5 mars, ce blog s'était interrogé sur le devenir de cet avion quasi-unique (3), et de son camarade, le Mirage IIIE de l'avenue de la porte de Sèvres.

(1) on trouve aussi des ressortissants de la DGA et de l'amée de terre.
(2) le "cadencement" va aussi jouer, car le temps disponible pour rester à table pourrait aussi se réduire, pour accueillir tout le monde.
(3) un autre est placé devant la PAF, à Salon

Aviatrices à l'école de guerre

C'est un pilote féminin de Mirage F1 qui sera le premier personnel chasse à intégrer l'école de guerre cet été (1). Du fait de l'antériorité de l'ouverture du cursus aux femmes, ce sont des pilotes de transport et d'hélicoptère qui, en 2010, ont été les premières femmes de l'armée de l'air à sortir de l'école de guerre.
Selon nos sources, deux autres pilotes, hélicoptériste (dont une femme), sont aussi admissibles.

(1) et donc, potentiellement, à commander un escadron de chasse. La plus volumineuse formation de chasse commandée jusqu'à maintenant par une femme a été la PAF (par le CDT Virginie Guyot). Les Mirage F1 basés au Tchad ont également été commandés, ponctuellement, par une femme.

dimanche 11 décembre 2011

Opération conquérir les coeurs des Français

Ca ressemble presque à un FRAGO : le projet de plan de communication du ministère de la défense, écrit par le directeur adjoint de la DICOD, circule depuis quelques jours. Son contenu, dont nous révélons les grandes lignes, permet de mesurer les priorités ardentes que la défense souhaite valoriser dans la tête des journalistes et des Français, en 2012.
Il y a d'abord une touche d'humour, parce que Louvois y est évoqué comme une des révolutions administratives qui doit être soulignée. Evidemment, on l'a compris ce document a été écrit avant la série de bugs révélés sur ce blog, car sinon aurait-il pris Louvois comme exemple pour "valoriser les aspects positifs de la modernité administrative".
Réflexion déjà bien entamée à la tête de l'armée de terre, qui voit ses opex fondre comme neige au soleil, le document explique qu'il faut "valoriser les opérations sur le théâtre national". Souvent les grands oubliés, les moyens de la dissuasion et de la posture permanente de sûreté vont aussi pouvoir sortir de l'ombre.
Au chapitre opérationnel, le plan explique également qu'il faut éviter un écueil : communiquer trop précisément sur le retrait d'Afghanistan.
Plus stratégique, on apprend que la grande offensive de printemps portera sur les jeunes, avec un accent à renforcer sur les médias sociaux, notamment avec un support déjà en place sur Facebook et un autre sur Twitter. Même si ce n'est pas dit ainsi, il faut évidemment réduire l'influence du quarteron de blogs journalistiques qui ont colonisé les esprits.
"Il sera essentiel d'approfondir la politique entreprise en 2011, d'étoffer et de coordonner notre présence dans les médias sociaux" écrit-on ainsi. On projette aussi de communiquer sur les réformes réussies par "des exemples concrets" montés en "success stories". Même au mindef, le storytelling a son importance, plus, désormais, que dans les média.
Plus sérieux, la volonté, déjà ancienne, de faire progresser le contenu en anglais sur le site du ministère, que la planète entière n'ignore plus nos réussites opérationelles. Notons que l'armée de l'air a déjà pris les devants, un réalisant un Air Actualités en anglais, disponible uniquement sous forme numérique.
Pour vérifier que la guerre est gagnée, le rédacteur du plan propose une batterie de sondages, puisque le ministère est devenu un grenier à blé pour ceux qui les confectionnent.
Dans la liste de ceux qui sont cités, un seul trouve grâce à mes yeux : "seul un tiers des personnes interrogées à le sentiment d'être bien informé, ce qui laisse entrevoir de réelles marges de progrès". Une belle autocritique.
Pas une ligne, étonnamment, consacrée à l'évolution de la filière com, qui commence pourtant à éveiller l'intérêt de bien des gens, hors et dedans le ministère. Il est vrai qu'à 100 MEUR par an, dont les trois quarts pour les salaires, cette filière de 1.200 personnes ne peut qu'attirer l'intérêt. Parmi les très nombreuses voies d'économies, la communication en région, qui s'interarmise elle aussi, sans vraiment se rationaliser. Réflexion  d'un des personnels qui a assisté à un topo, sur ce sujet, mardi dernier, à l'école militaire : "l'armée de terre a plaqué ses propres structures de com, sur celles des états-majors de zone, sans interarmiser quoi que ce soit". Ou sans voir les structures locales déjà en place. Ainsi en Bretagne, où deux structures cohabitent aux deux bouts de la région, à Brest, avec la préfecture maritime, et à Rennes, avec le zonal...

Jaubert, en valeur sur l'Afghanistan

L'amiral Rogel rajoute une croix de la valeur militaire au fanion de Jaubert, déjà bien pourvu en décorations (photo François Marcel Mod / MN).

Comme ce blog l'avait annoncé dès le 3 novembre, le commando Jaubert, déjà une des unités les plus décorées de France, a reçu hier des mains du CEMM (1) une croix de valeur militaire (CVM) pour son engagement dans l'opération Pamir, en Afghanistan. Un des membres de Jaubert l'a payé de sa vie, le 14 juillet 2011 : le maître Benjamin Bourdet. (2)
On n'a évidemment pas de détail sur l'engagement de ce Commando en Afghanistan, néanmoins, les marins ont été les premiers arrivés, dès 2001, sur ce théâtre, comme le rappellera bientôt un hors-série entier de RAIDS consacré aux 10 ans d'opérations des forces spéciales françaises en Afghanistan.
Le maître Benjamin Bourdet, tué le 14 juillet 2011 (photo MN).

Ils étaient d'ailleurs majoritaires au sein du GFS Jehol, il y a quelques mois.
L'origine de Jaubert remonte à une compagnie de reconnaissance créée en décembre 1944 à Toulon. En octobre, elle est engagée, sous le nom de compagnie Merlet, du nom de son chef, en Indochine. En janvier 1946, Cette compagnie est rebaptisée du nom de Jaubert, pacha de la flottille fluviale d'Indochine, tué au feu quatre jours plus tôt à Tan Huyen. Deux autres officiers sont morts au combat, à sa tête : l'enseigne de vaisseau de Montfort -qui donnera son nom à un Commando- en 1946 et le lieutenant de vaisseau de Crèvecoeur en 1947.

Devenu Commando Jaubert en 1948, l'unité est la dernière à quitter l'Indochine, en 1956. 59 de ses marins ont laissé la vie en Asie. L'unité y a mérité sept citations.
Engagé en Algérie avec les hélicoptères des flottilles 31F, 32F et 33F, l'unité perd à nouveau un de ses pacha au feu, le lieutenant de vaisseau Scheidhauer. 10 hommes au total perdront la vie en Algérie.
Les principaux engagements du Commando sont intervenus en Somalie et au Liban (1985), au Yémen (1985), aux Comores (1989, 1993, 1995, avec le COS), en ex-Yougoslavie (dès 1996), en Albanie (1997), en Guinée-Bissau et au Congo (1998). Il participe au narcotrafic dans le golfe de Guinée (2002) puis est engagé en Haïti (2004). Ces dernières années, il a été engagé à plusieurs reprises en Afghanistan et dans les opérations de lutte contre la piraterie.
L'unité a été citée sept fois à l'ordre de l'armée, et porte la croix de guerre TOE avec six palmes, la croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil, ainsi que les fourragères de la légion d'honneur (comme tous les commandos), de la médaille militaire et de la croix de guerre des TOE.

(1) La cérémonie, qui se déroulait à Brest, a vu aussi une flottille d'ATL2 et un aviso décorés à titre collectif.
(2) rappelons que trois autres commandos marine et un infirmier de la base de Lorient ont été tués au combat en Afghanistan.