mercredi 24 août 2011

Tir fratricide confirmé

D'hypothèse sérieuse, c'est devenu une réalité : un tir fratricide est bien intervenu lors d'une récente opération en Afghanistan. La conviction en était faite depuis la semaine dernière en Afghanistan.
L'enquête de l'armée visant à la fois à confirmer ou infirmer cette hypothèse, comprendre l'enchaînement de la séquence fatale, et éventuellement, établir des responsabilités.
Le rapport d'enquête d'un colonel du NCC, à Kaboul, ne sera pas rendu public, et la presse n'y aura pas accès. Sa relatation, à Paris, n'évoque pas de faute : tout aurait été fait dans les règles, comme finalement, il y a un déjà et tout juste un an, sur un autre tir fratricide, dans la même... vallée (Bedraou).
Si l'on s'en tient aux récits effectués dans les deux cas par l'EMA, les éléments français ciblés étaient à chaque fois dans le couvert : mais, constate-t-on, il y a un an, c'était "sans" les tirs insurgés. En août 2010, il y avait néanmoins infiltration des insurgés dans le dispositif français, ce qui est à peine mieux. A ceux qui objectent qu'on ne tire pas sur des éléments non identifiés (une règle de base), d'autres répondent que les pertes de l'unité quittant sa position (les légionnaires) auraient pu être bien pires... sans l'appui provenant du BG Quinze Deux, placé en recueil.
Les tirs ont tué un légionnaire, et en ont blessé trois autres. C'est une arme de 12,7 mm qui est à l'origine de la rafale (1). Chacun, à ce moment-là a sans doute cherché à mieux faire, d'où l'appréciation générale portée par l'enquête.
Une vingtaine de VAB étaient stationnés dans la zone de départ de cette rafale, et "la plupart" des 12,7 mm que ces VAB portaient auraient été en action.
Bref, à ce stade, l'armée n'a pas décidé d'y voir autre chose qu'une regrettable erreur. Et rien de répréhensible. "Aucun" lien n'est établi avec une récente évolution des règles d'engagement, qui n'est d'ailleurs pas même confirmée.
La justice, qui travaille sur ses propres critères n'a pas encore parlé. Et les familles non plus.

(1) apparemment, il y avait sur place, ce jour-là, aussi bien des VAB INF classiques (12,7 en tourelle pointée par le radio-tireurs, sans capteurs) que des VAB-TOP (avec capteurs).