samedi 19 juin 2010

Pourquoi on risque de reparler de force protection

La mort d'un soldat français, là où il est a priori le plus en sécurité -une base française- risque de refaire ressurgir le débat sur le niveau de protection offert à ces mêmes soldats. Le débat pourrait être d'autant plus nourri que l'état-major a soigneusement fait éviter la visite de ces COP à des journalistes spécialisés (voire même, semble-t-il, à des journalistes tout court), pour des raisons que ce blog n'arrête pas de développer, à court de semaine. Ce qui, d'ailleurs, m'éloigne de la possibilité de le faire même un jour : la vérité des prix est parfois à ce prix.
Quand bien même nous pourrions visualiser le niveau de protection de ces mêmes sites, il nous serait interdit d'y faire même allusion, du fait d'un règlement ubuesque, dont nous avons également fait état. Les insurgés n'ont manifestement pas besoin de la presse spécialisée française pour tuer des soldats français, de jour comme de nuit.
Qu'en dire, sinon que tous ces COP, construits en parfois quelques heures, sont graduellement améliorés en capacités défensives, rarement en confort (d'où des séjours raccourcis). En France, et parfois même jusqu'en Afghanistan, le STBFT (service technique des bâtiments, forts et travaux) pratique des expériences très poussées pour tester la résistance des bastions walls, et limiter les vulnérabilités des sites. Sujet qu'évidemment, et pour le coup, j'éviterai de populariser. On peut cependant en dire qu'on a pas hésité à sacrifier quelques APILAS pour gagner quelques certitudes.
Cependant, par delà l'architecture générale des bastion walls, le bon vieux sac de sable est souvent une valeur sûre des remparts et postes d'observation. Les U walls, en béton renforcé, qui servent à construire des abris anti-roquettes, ne parviennent pas systématiquement -et pas en quantité suffisante- jusqu'aux COP. Ces derniers ont poussé comme des champignons, ces derniers mois, depuis l'érection du COP Belda, premier du nom, sous les coups de pelles du 1er RI et du 3e RG.
De même, l'équipement en dispositif d'observation et de détection de départ de coups est souvent nettement plus précaire que sur une FOB. A Kandahar, où dorment plus de 25.000 soldats de l'ISAF, le commandement dispose de plusieurs dispositifs convergents (détection sonore et radar) permettant de donner l'alerte et de repérer l'origine des tirs. Le préavis n'est que d'une poignée de secondes. Le temps nécessaire pour se plaquer au sol, ou, au mieux, rejoindre une enceinte anti-roquettes. Le modèle à base de... U walls, ou encore mieux, l'espace d'habitation aux normes anti-roquettes.