lundi 10 mai 2010

Les conventionnels chez les spéciaux

Jean-Dominique Merchet accrédite la troisième voie évoquée par ce blog, dès le 7 avril, et le J.O devrait également en faire de même : l'amiral Christophe Prazuck sera le prochain patron des fusiliers et commandos et incidemment, ne l'oublions pas, COMAR-Lorient (commandant de la marine). Les deux postes sont inséparables, comme les cafetiers de la place s'en sont rendus compte, il y a quelques mois.
Ce blog l'avait dit, deux capitaines de vaisseau (dont un à la liste) issus du sérail étaient donnés sur les rangs pour prendre la suite de l'amiral Marin Gillier, promu au poste d'Alindien (un poste prestigieux, évoqué aussi, à l'origine, pour son successeur).
La succession de l'amiral Marin Gillier, candidat (sérieux) de la marine au poste de GCOS, puis (pour la forme), de DPSD, s'est posée à plusieurs reprises, ces dernières mois. Mais deux prétendants considérés comme putatifs ont quitté la marine avant l'heure dite, l'an dernier, pour des raisons personnelles.
C'est une évidence, Christophe Prazuck, qui a commandé depuis un peu moins de dix ans, des unités oeuvrant dans le domaine de la communication (Sirpa Marine, centre de presse de la DICOD, et cellule com de l'EMA, qui lui ont rapporté ses étoiles), n'est pas issu de cette spécialité commando (1). Exactement comme l'actuel patron de la brigade des forces spéciales de l'armée de terre (BFST) Hughes Delort-Laval, un hussard parachutiste n'était pas un ancien de la brigade, ce qui n'empêche pas cette dernière de tourner à plein régime, depuis l'automne dernier.
L'actuel patron du COS, le général Frédéric Beth, para colo, n'est pas non plus un ancien de la maison, et pourtant déjà de nombreux observateurs et acteurs du domaine observent que la maison en question est plus que revenue dans la boucle, grâce au même GCOS. Retour jugé salutaire pour les forces spéciales, après la situation de quasi-blocage créée par les relations difficiles entre l'amiral Martinez et le général Georgelin. Qui n'avait pas, de toute façon, un grand amour pour les forces spéciales.
Contre-exemple de la tendance, le nouveau patron du bureau des forces spéciales Air (FSA) sera, lui, un commando. Remplaçant un transporteur qui avait officié à l'état-major du COS.

(1) pour ceux qui auraient le moindre doute, et c'est de notoriété publique, mes relations professionnelles avec l'intéressé ont toujours été difficiles depuis son arrivée à l'EMACOM, un poste stressogène compensé, en général, par l'accession aux étoiles. Tout comme je n'étais pas (non plus) dans les petits papiers de l'amiral Marin Gillier. Je dois cependant au premier un de mes meilleurs reportages, en 2004, avec une dizaine de vétérans commandos de 1944 à Achnaccarry (Ecosse). L'intéressé était alors patron du Sirpa Marine, et avait alors défendu bec et ongles la médiatisation des commandos à une époque assez difficile, puisque les commandos marine qui nous accompagnaient aussi revenaient d'Arès. Personne n'avait vraiment alors reconnu le mérite des derniers des 177 : les dix recevront tous, quelques mois plus tard, leur Légion d'Honneur. Celle que la République avait, jusqu'alors, omis de leur donner. C'est aussi à cette époque, et grâce au même, que les talents des commandos marine avaient été, pour la première fois, reconnus en matière d'antinarco.