samedi 14 novembre 2009

Forces spéciales : le péril afghan

L'ancien pacha du TG Ares VIII, un commando marine, revient dans un numéro spécial de Marine, la revue de l'ACORAM (1), sur l'engagement de forces spéciales en Afghanistan.
Ce capitaine de vaisseau, désormais réserviste est particulièrement légitime puisqu'il officiait encore à l'été à la cellule de coordination des forces spéciales de l'OTAN, à Mons (Belgique).
Contrairement à une pratique bien ancrée sur ce blog, je n'en rajouterai pas plus, beaucoup ayant été écrit sur le sujet par votre serviteur sur ce blog et dans le magazine Raids, que je conseille de relire, tout simplement.
Tout en notant qu'en l'espace de quelques semaines, c'est le deuxième ancien des forces spéciales à faire le même constat, et le même plaidoyer pro domo. Etant au coeur de la machine jusqu'à cet été, l'officier a pu, sans doute cruellement, mesurer les dégâts.
DES MISSIONS POUR LES FS EN AFGHANISTAN
« Je regrette que nous n’ayons pas de forces spéciales sous mandat OTAN. Contrairement à ce qui est souvent mis en avant, les FS de l’alliance effectuent en Afghanistan des missions qui s’inscrivent pleinement dans la doctrine OTAN relative aux opérations spéciales, que ce soit en terme d’assistance militaire aux forces locales, de reconnaissance spéciale ou d’action directe. Il n’y a pas en Afghanistan que du combat d’infanterie. Le fait d’être absent risque de nous singulariser aux yeux de nos partenaires de l’OTAN, mais de manière plus préoccupante, d’induire une perte de savoir faire et de compétences qui pourrait hypothéquer l’avenir. Il ne doit pas y avoir de compétition avec les autres unités dites conventionnelles mais une complémentarité naturelle qui passe bien entendu par le maintien et la mise en œuvre de capacités propres aux Forces Spéciales.
(… ) La question n’est pas tant de rajouter massivement des forces spéciales mais bien plutôt de les rendre plus efficaces en améliorant leur capacité d’aéromobilité et en maintenant dans la durée le niveau d’engagement actuel.
SEULES LES BOOTS COMPTENT
(…) Ce qui compte dans l’OTAN, mais également aux yeux des Américains qui assurent le soutien du NSCC, ce sont les « booots on the ground » autrement dit la participation en troupes sur le terrain. La mission 2003de 2003-2006 en Afghanistan nous a donné un crédit notoire auprès des américains ainsi que d’autres partenaires de l’OTAN mais ce crédit à tendance, malgré les discours de façade, à s’étioler.
En matière de forces spéciales, la référence pour de nombreux pays était aujourd’hui un pays comme la Norvège très souvent citée en exemples.
Les FS français sont en fait aujourd’hui un peu absentes du débat avec le risque d’être rapidement distancées au plan technologique mais également en termes de compétences et de maîtrise de processus. Les FS de l’OTAN bénéficient en effet en Afghanistan d’un soutien en équipement et en formation qui va leur assurer une nette avance grâce à la conduite régulière d’opérations. "
Pour aller plus loin :

Le numéro de Raids consacré aux forces spéciales en Afghanistan
http://raids.histoireetcollections.com/publication/2364/raids-282-2009.html

(1) disponible sur http://www.acoram.com/ et à titre expérimental, dans certains kiosques de presse littoraux.